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Le sillon, une marche en fraternité
25 octobre 2015

Toi, toit ? Mon toit !

JOUR 48 : dimanche 25 octobre, Fay-sur-Lignon (43)/ Beauvert (07), 32 km

Il y a deux jours,mon compagnon est venu me rejoindre pour partager un second tronçon de ma longue marche vers Marseille. Il est venu en covoiturage de Rennes et y retournera par le même moyen. Je trouve ce réseau d'entraide fort intéressant et en lien avec une certaine forme de fraternité. J'ai demandé à Laurent de parler de son expérience de covoitureur.

"Cela fait plusieurs années que je covoiture, que ce soit en tant que chauffeur ou en tant que passager. Et là pour te rejoindre, je suis venu comme cela et j'ai même eu la surprise de covoiturer avec quelqu'un que je connaissais déjà. En fait, il y a une espèce de petite communauté qui se crée. Moi je suis sur le site Blablacar. Ce que j'apprécie, c'est que tout le monde est gagnant, le chauffeur qui réalise des économies sur ses frais de route et aussi les passagers qui paient 2 à 3 fois moins cher que le train. Et puis, il y a le côté convivial, entraide, sauver la planète. Le projet m'est très sympathique car je pense qu'il est temps de faire des économies d'énergie.On est plus nombreux dans la même voiture, alors on crame moins d'essence au final. C'est une terrible absurdité de se dire que le pétrole va bientôt manquer et qu'on déplace une tonne de métal pour faire bouger une personne qui fait moins de 100 kg, c'est un gros gâchis. Alors quand on peut être 4, 5 dans un même véhicule, je trouve cela beaucoup plus intelligent. Et puis au niveau rencontres, sociabilisation, je trouve que c'est un terrain fabuleux parce qu'on se retrouve pour quelques heures sous le même toit, dans le même habitacle que des personnes qu'on n'aurait absolument jamais croisées. Il y a des personnes de tous âges qui covoiturent, entre 15 et 70 ans pour mon expérience, et des gens de tous milieux. Donc ça peut donner lieu à des rencontres vraiment très très chouettes et improbables. Du fait qu'on soit dans le même véhicule, parfois pendant plusieurs heures, on est amené à parler de tas de choses, et ce sont de vraies fenêtres qui s'ouvrent sur des métiers complètement inconnus ou des choses qui ne m'auraient pas intéressées autrement, et ça c'est formidable. Et puis aussi, je trouve qu'en France on ne se mélange pas beaucoup entre les générations. C'est une occasion de faire voler en éclats ces barrières générationnelles et sociales. Covoiturons !"

François, la personne qui a emmené Laurent jusqu'au Puy-en-Velay, fait un stage à côté du Cheylard où nous voulons passer la nuit. Il nous offre l'hospitalité dans sa camionnette et nous enlève ainsi une belle épine du pied, car nous arrivons de nuit dans la ville absolument déserte en ce dimanche soir.
François fait partie de ces Français qui souhaitent mettre leurs biens immobiliers à la disposition d'une famille de réfugiés, tout comme Bernard, avec qui nous avons marché ce dimanche. Tous deux ont fait des démarches auprès de leurs municipalités qui sont longues à réagir ou n'apportent pas encore de réponse concrète à leur demande. Avec d'autres habitants de son village, François essaie de réfléchir à l'organisation d' un véritable réseau d' accueil pour les personnes réfugiées ( cours de français, accompagnement administratif, aide aux démarches et à une progressive autonomie,..)

Ce sont donc encore une fois des initiatives personnelles et citoyennes qui vont faire bouger les choses. Le changement viendra de la base. La générosité et l'entraide fourmillent au pied de la pyramide.

 

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Commentaires
P
Jean-Marie a, de mon point de vue, raison de faire la distinction.<br /> <br /> Ma compagne utilise souvent "blablacar"... sur des grands axes. Régulièrement elle me rapporte des conditions de transport qui relèvent davantage d'échanges marchands plutôt que de démarches altruistes.<br /> <br /> Elle se retrouve souvent à 6 payeurs (voir plus !) dans un combi. À 30 euros par passager pour un Paris-Bordeaux, ce n'est plus du partage de frais d'essence dont il s'agit... <br /> <br /> Le concept reste intéressant financièrement pour le covoituré et très certainement pour notre planète mais devient lucratif pour certains covoitureurs. Il peut aussi y avoir un aspect convivial suivant les participants et Laurent a raison de souligner la possible richesse de certaines de ces rencontres "improbables".<br /> <br /> <br /> <br /> Mais la convivialité n'est pas la fraternité.<br /> <br /> Celle-ci puise ses racines dans l'idéalisme. L'argent ne peut être le moteur du fraternel. La fraternité va du simple échange chaleureux (un regard, un sourire...) pour signifier une empathie désintéressée, à une action plus engagée sans attente d'un quelconque retour : parcequ'elle reconnaît l'autre comme un frère.<br /> <br /> La seule "loge" de la Fraternité est celle du cœur. La route où tu chemines t'y conduira encore.<br /> <br /> Pierre M.
J
Il est un autre réseau d'entraide, Warm shower, qui s'adresse aux cyclo randonneurs et qui se base sur la réciprocité : on se propose d'héberger, ce qui nous permet de profiter d'un hébergement par le même réseau. En entremêlant bien fort ces deux notions, entraide et réciprocité, on attrape quelques fils de fraternité. Ou alors on joue sur la très actuelle et très pragmatique notion de gagnant-gagnant. Certes, chacun y trouve son compte. Dans la fraternité aussi, direz-vous. Mais dans cette réciprocité il y a, me semble-t-il, comme une idée de retour sur investissement alors que la fraternité suggère plutôt la gratuité du geste.<br /> <br /> <br /> <br /> J'aimerais qu'un philosophe déambule sur ces notions. Qu'il nous dise ce qui différencie celui qui s'inscrit sur Warm shower ou Blablacar ou autre et celui qui accueille Evelaine. A mon humble niveau de réflexion, si ces réseaux relèvent de la même notion de fraternité que porte Evelaine, sa marche est caduque. L'entraide est avalée par des valeurs d'échanges sonnantes et quantifiables, le web en est plein, il a même sa monnaie. <br /> <br /> <br /> <br /> Mais je pense le contraire. Je pense que le drapeau de fraternité que porte Evelaine se rapporte plus à des valeurs humanistes. Certes, on peut faire de belles rencontres dans une voiture ou à l'occasion d'un hébergement mais pour moi, la démarche d'Evelaine ne relève pas de ce domaine d'échanges. Celui qui ouvre sa porte à la marcheuse n'attend rien en retour. Ça fait une sacrée différence.
S
Le co-voiturage de la Fraternité. C'est le nom de ce blog qui vous emmène vers des paysages et des gens inconnus... <br /> <br /> Attachez vos ceintures...<br /> <br /> Affectueuses pensées pour vous deux, exceptionnellement réunis dans l'art de la dèche au vu de votre département et au regard de l'hébergement du jour. Sylvain B.
D
Encore bravo et merci de nous faire vivre ta belle aventure !
L
Coucou Evelaine, coucou Laurent. <br /> <br /> PARTAGE, j'aime ce mot qui peut être utilisé à toutes les "sauces" et vous nous le montrez bien tout les deux. C'est un baume extraordinaire contre la misère, l'exclusion, sa valeur est inestimable et sans fin, il ne devrait pas connaitre la crise, la chute.....<br /> <br /> Merci à vous deux. Marc
Le sillon, une marche en fraternité
  • Bienvenue aux personnes en marche, à ceux qui savent que la vie frémit hors des sentiers battus, aux chercheurs de beauté, aux incorruptibles poètes, à ceux qui écoutent leurs désirs plus que leurs peurs, à ceux qui se laissent mener par le bout du coeur
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