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Le sillon, une marche en fraternité
28 octobre 2015

Où la paix niche...

JOUR 51 : mercredi 28 octobre, Valence, péniche Latitude, 0 km

"Mon père est marinier dans cette péniche, ma mère dit la paix niche dans ce mari niais ! (..) Ma mère est habile, mais ma bile est amère, mon père et ses verres ont les pieds fragiles !"
La chanson de Boby Lapointe me trotte dans la tête, et pour cause: Laurent et moi sommes arrivés hier à Valence où nous avons passé une délicieuse soirée sur la péniche Latitude, la maison sur l'eau habitée depuis 17 ans par nos hôtes, Jacques et Yvette. Magnifique lieu de vie arrimé au bord du Rhône, ballotté par les courants et les aléas de la circulation fluviale. Le quai est un carrefour fréquenté par des promeneurs, des plaisanciers, des mariniers, des personnes en voie de clochardisation, d'autres au bout du rouleau,...
Jacques et moi sommes en contact depuis cet hiver car nous avons tous deux lancé en janvier une pétition au sujet des paroles de la Marseillaise. J'ai d'ailleurs déposé en main propre nos pétitions à l'Elysée en mars (cf lien dans la colonne rose). Nous discutons des réticences -euphémisme pas du tout doux- auxquelles nous nous sommes heurtés dans notre démarche. Jacques me montre des courriers reçus de la part de courageux correspondants bien cachés derrière leur anonymat. Le " Vous devriez mourir de honte." me rappelle les menaces de mort reçues par Pierre pour les mêmes raisons. Cette bataille pacifique est vraiment très difficile à mener, les gens ne semblent pas encore mûrs. Et pourtant il y a une quinzaine de jours au salon Ille-et-bio de Guichen (35),500 personnes,enfants et adultes confondus, chantaient la Marseillaise de la Paix de Graeme Allwright...
Ah, si tous les gars du monde voulaient s'donner la main, ça ferait une sacrée... latitude !
Il fait bon vivre dans la maison de Jacques et Yvette. Au vu de la pluie qui menace de s'installer pour la journée, je décide d'accepter leur invitation à rester une journée de plus. C'est la première fois de toute ma carrière de marcheuse que je fais une pause d'une journée. J'apprends à lâcher du lest, comme quand j'accepte qu'on m'emmène en voiture pour quelques km, quand le temps manque ou qu'il est défavorable.
Laurent est reparti en covoiturage, non sans avoir transmis à Yvette un petit chant géorgien. Nul doute qu'elle l'apprendra à la chorale qu'elle dirige, car elle semble touchée par la beauté des harmonies de cette musique.

Avec Jacques et Yvette, même à quai, les discussions vont bon train. Les sujets s'enchaînent ou plutôt se déchaînent, et nous abordons des choses très personnelles. J'aime cette intimité que parviennent à tisser ceux qui se croisent pour quelques heures, quelques minutes parfois, dans les trains,les co-voitures, les lieux de transit. Il y a une urgence à être, on n'a pas le temps de faire mine, on est dans le vif du sujet pour peu qu'on décide de s'abandonner à la rencontre. C'est manifestement notre cas.

Je les quitte à regret,emportant dans mon bagage nos émotions partagées, nos jeux avec les anagrammes, nos décryptages du langage des oiseaux, de celui des maladies, le goût des délicieuses recettes d'Yvette, et tant d'autres choses !
Encore une fois, il faut s'arracher. A bientôt chers amis !

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Commentaires
S
Bonne idée Ev'laine d'avoir un peu décompresser dans cette bonne Paix niche...et savourer la rencontre avec ces 2 mariniérs boullonnants!<br /> <br /> Bon dimanche en chemin
Le sillon, une marche en fraternité
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